lundi 30 janvier 2017

La commercialisation de l'essence frelatée au Bénin : Quelles réglementations?

Le Bénin appartient au groupe des pays les moins avancés ; sa proximité avec le géant Nigérian a crée des opportunités de commerce formel et informel et fait de celui-ci un « Etat-entrepôt » selon l’expression du géographe John Igue.
Parlant de la commercialisation de l’essence frelatée communément  appelé « Kpayo » , on peut affirmer qu’elle est la plus importante activité économique jusque là demeurée dans l’informel. D’après une enquête réalisée en 2015, plus de 500000 Béninois s’en  nourrissent. Considéré sous cet angle, son interdiction pourrait causer une grave crise économique et de fortes tensions sociales. Le mieux serait donc de la règlementer même si les gouvernants semblent  muets sur cet importantissime sujet.
Ne pas reconnaître l’importance du  Kpayo  serait une erreur manifeste d’appréciation.  Vu  l’étroitesse des stations services surtout dans les zones reculées et la forte demande en matière de carburant, on peut affirmer que celui-ci occupe une place de choix. En matière d’économie, il participe de la réduction du taux de chômage et contribue fortement au Produit Intérieur Brut avec un taux de 20% en 2015. Cependant le  Kpayo  n’est pas exempt de tout vice.
En effet il est exposé au bord des routes, ce qui laisse apparaître des risques d’incendies violents. Aussi, sa forte présence sur  toute l’étendue du territoire pénalise les stations services dans la mesure où celles-ci  n’arrivent pas à faire face à la concurrence à cause des impôts et taxes dont elles s’acquittent chaque année.
Au regard de tout ce qu’on a dit plus haut, on comprend que les enjeux économiques et sociaux de la commercialisation de l’essence frelatée sont énormes. Pour cela, il faut d’avantage que l’Etat s’y implique. Quant à nous, nous proposons  deux mesures fortes à savoir :
Ø  Créer  une taxe annuelle unique sur la commercialisation du « Kpayo »
Cette taxe sera affectée à un compte spécial au trésor public et servira à financer la construction de nouvelles statons services lesquelles seront dirigées par les ex vendeurs d’essence frelatée. Le Préalable sera d’inviter tous ces vendeurs  à une assemblée générale aux fins de leurs expliquer l’importance de ladite taxe et leur faire comprendre que le projet prendra du temps mais qu’au final, ils seront les gagnants. Cette mesure permettra de sauvegarder les emplois disponibles et d’équilibrer le prix du carburant sur le marché national pour le plus grand bonheur des promoteurs privés.
Ø  Baisser les impôts de 3% et pour une durée de 5ans aux promoteurs privés qui construisent des stations services

Cette politique, qui en Economie est dite incitative permettra une extension progressive des stations services sur toute l’étendue du territoire. Aussi, elle encouragera les investisseurs locaux et étrangers à plus investir dans ce secteur qui s’avère être très rentable.


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