samedi 1 juillet 2017

Facebook ou le jeu préféré des Béninois

Depuis sa création en 2004, Facebook le réseau social le populaire ne cesse de faire des ravages dans presque tous les pays du monde. Si son influence a considérablement progressé, son utilisation n’est pratiquement pas la même dans les pays du monde.

Au Bénin, Facebook entretient avec la jeunesse une relation très spéciale qui ne passe pas inaperçue. Les chiffres sont sans appel : 90% des jeunes âgés de 15 à 35 ans ont un compte Facebook, 60% se connectent au moins une fois par jour soit 4% de plus que la moyenne mondiale. La jeunesse béninoise peut en être fière, Mark Zuckerberg aussi.
Au Bénin, Facebook est d’abord et avant tout un marché d’échange de biens et services lequel marché est le plus grand, fiable et facile d’accès. Le site bleu blanc est sans doute une cible de choix pour les grandes entreprises mais aussi pour les startup qui souhaitent faire prospérer leur commerce et maximiser leur profit. Il convient aussi de souligner une révolution tout à faire particulière dans le domaine de l’entreprenariat qu’est l’émergence depuis maintenant deux ans de petites entreprises de photographie gérées par de jeunes béninois. Elles assurent essentiellement la couverture photographique des facebookeurs et facebookeuses. Là encore, la jeunesse peut en être fière.
Facebook , c’est aussi le monde des idées. D’ailleurs, politiques et universitaires ne s’en servent ils pas les uns pour rester en contact avec leurs militants et sympathisants, les autres pour partager leurs connaissances et leurs savoir-faire ? C’est le Président de la République qui remercie ses 200000 fans à travers une vidéo, c’est le ministre de la défense qui annonce sa démission en ligne ou encore c’est le professeur de philosophie qui partage ses connaissances sur des sujets importants : voilà la réalité facebookienne au Bénin.
Et pourtant, la plus grande et importante partie des activités de Facebook au Bénin s’apparente à un jeu puéril dans lequel la course aux « J’aime » est devenue une obsession.
C’est sur Facebook qu’on étudie à l’université de Havard sans avoir le bac
C’est sur Facebook qu’un habitant de Tchoumi Tchoumi fait croire qu’il habite à Paris
C’est sur Facebook qu’on est Directeur de société alors qu’en réalité on est au chômage
C’est sur Facebook qu’on a une famille autre que la nôtre avec des papas et des Mamans
C'est sur Facebook que l'appareil photo fait des miracles quand on sait qu'elle transforme la réalité en virtuel
C'est sur Facebook qu'on est star sans aucun talent mais plutôt grâce à photoshop ; photogrid et autres
C'est sur Facebook que les chômeurs ont trouvé refuge parce qu' ils y passent au moins 6h de temps par jour
C'est sur Facebook qu'on trouve les mensonges les plus accomplies et les intoxications les plus dangereuses

De tous les jeux enfantins de notre époque, lequel préfèrent les béninois à Facebook ? 

lundi 30 janvier 2017

La commercialisation de l'essence frelatée au Bénin : Quelles réglementations?

Le Bénin appartient au groupe des pays les moins avancés ; sa proximité avec le géant Nigérian a crée des opportunités de commerce formel et informel et fait de celui-ci un « Etat-entrepôt » selon l’expression du géographe John Igue.
Parlant de la commercialisation de l’essence frelatée communément  appelé « Kpayo » , on peut affirmer qu’elle est la plus importante activité économique jusque là demeurée dans l’informel. D’après une enquête réalisée en 2015, plus de 500000 Béninois s’en  nourrissent. Considéré sous cet angle, son interdiction pourrait causer une grave crise économique et de fortes tensions sociales. Le mieux serait donc de la règlementer même si les gouvernants semblent  muets sur cet importantissime sujet.
Ne pas reconnaître l’importance du  Kpayo  serait une erreur manifeste d’appréciation.  Vu  l’étroitesse des stations services surtout dans les zones reculées et la forte demande en matière de carburant, on peut affirmer que celui-ci occupe une place de choix. En matière d’économie, il participe de la réduction du taux de chômage et contribue fortement au Produit Intérieur Brut avec un taux de 20% en 2015. Cependant le  Kpayo  n’est pas exempt de tout vice.
En effet il est exposé au bord des routes, ce qui laisse apparaître des risques d’incendies violents. Aussi, sa forte présence sur  toute l’étendue du territoire pénalise les stations services dans la mesure où celles-ci  n’arrivent pas à faire face à la concurrence à cause des impôts et taxes dont elles s’acquittent chaque année.
Au regard de tout ce qu’on a dit plus haut, on comprend que les enjeux économiques et sociaux de la commercialisation de l’essence frelatée sont énormes. Pour cela, il faut d’avantage que l’Etat s’y implique. Quant à nous, nous proposons  deux mesures fortes à savoir :
Ø  Créer  une taxe annuelle unique sur la commercialisation du « Kpayo »
Cette taxe sera affectée à un compte spécial au trésor public et servira à financer la construction de nouvelles statons services lesquelles seront dirigées par les ex vendeurs d’essence frelatée. Le Préalable sera d’inviter tous ces vendeurs  à une assemblée générale aux fins de leurs expliquer l’importance de ladite taxe et leur faire comprendre que le projet prendra du temps mais qu’au final, ils seront les gagnants. Cette mesure permettra de sauvegarder les emplois disponibles et d’équilibrer le prix du carburant sur le marché national pour le plus grand bonheur des promoteurs privés.
Ø  Baisser les impôts de 3% et pour une durée de 5ans aux promoteurs privés qui construisent des stations services

Cette politique, qui en Economie est dite incitative permettra une extension progressive des stations services sur toute l’étendue du territoire. Aussi, elle encouragera les investisseurs locaux et étrangers à plus investir dans ce secteur qui s’avère être très rentable.